Les échecs et les erreurs : une occasion d’apprentissage
- Par
- Solène Bourque, psychoéducatrice et enseignante
L’école est avant tout un lieu d’apprentissage, alors votre enfant y vivra certainement des réussites, mais aussi des erreurs et des échecs. Comment pouvez-vous l’aider à en tirer profit?
Comment aider son enfant à mieux réagir aux échecs et aux erreurs?
Dans sa vie scolaire, tout l’univers de votre enfant tourne autour d’une certaine forme de performance. Il est valorisé par ses enseignants, et par vous, ses parents, par le fait qu’il réussit bien. Cela peut lui occasionner une peur de l’erreur et de l’échec. Comment l’aider à mieux surmonter ses craintes et en faire une occasion d’apprentissage?
L’école, c’est fait pour apprendre!
Quand un enfant commence l’école, on lui dit souvent à quel point il y apprendra beaucoup de choses : lire, écrire, compter et réfléchir. Et c’est très bien, car les enfants sont curieux de nature et aiment apprendre! Toutefois, avec la notion d’apprentissage à l’école, vient également la notion d’évaluation. Ses enseignants évalueront ses apprentissages, puis il recevra des notes pour ses dictées, travaux et exposés. C’est souvent à la suite d’une évaluation plus négative que votre enfant pourrait développer une peur de l’erreur ou de l’échec.
Comprendre cette peur pour mieux réagir
Sur le plan de son développement, l’enfant de 6 à 12 ans éprouve un vif désir de se sentir confiant, capable et compétent. De par sa plus grande conscience des autres, il est également à un âge où il se compare davantage à ses pairs. Il s’apercevra que d’autres enfants sont meilleurs que lui dans certains domaines. Par exemple, il pourra vous verbaliser qu’un ami est meilleur que lui en mathématiques ou qu’un autre est beaucoup plus à l’aise que lui dans les présentations orales, et cela lui demande de faire face à ses propres défis.
S’il réussit bien, il sait que ses parents seront fiers de lui. Il pourrait donc ressentir une crainte de ne pas être à la hauteur de vos attentes et, par conséquent, développer des comportements de peur et même d’anxiété : la peur de décevoir ses parents et lui-même; la peur de faire des erreurs ou de vivre un échec devant ses pairs. Or, votre enfant a besoin de comprendre que les erreurs et les échecs sont nécessaires. Ils l’aident à mieux prendre conscience de ses forces et de ses difficultés et lui permettent de faire appel à ses propres ressources pour s’adapter à différentes situations.
Quelques pistes pour l’aider
- Prenez un moment au retour de l’école pour discuter avec votre enfant de sa journée. De quoi est-il fier? Qu’est-ce qui a été plus difficile? De cette façon, il apprendra au quotidien à mieux prendre conscience des situations qui présentent des défis pour lui, mais également de ses forces et compétences!
- Lorsqu’il exprime une déception face à une erreur ou un échec, guidez-le afin qu’il verbalise les émotions que cela lui fait vivre. Demandez-lui ensuite en quoi cette erreur ou cet échec lui a permis d’apprendre. Est-ce qu’il était bien préparé? Est-ce que l’objectif qu’il s’était fixé était réaliste? Qu’a-t-il appris de cette situation afin de ne pas reproduire les mêmes erreurs?
- Soulignez que vous êtes fier de ses efforts, que le résultat est important, mais que l’effort, la persévérance et le plaisir d’apprendre le sont tout autant. Vous pourriez par exemple lui demander de nommer un ou deux éléments positifs liés au travail qu’il a fait, et dont il est fier, malgré que le résultat n’ait pas été celui qu’il souhaitait.
- Partagez avec lui vos propres erreurs ou échecs. Cela l’aidera à comprendre que même son parent, qu’il admire et à qui il veut plaire, peut lui aussi faire face à des défis dans son quotidien au travail. Expliquez-lui comment vous avez réagi, comment vous avez trouvé des solutions afin d’en tirer un apprentissage constructif pour l’avenir.
Enfin, il est possible que votre enfant semble avoir d’importantes difficultés à gérer les émotions que les échecs ou les erreurs lui font vivre. Dans ce cas, il serait souhaitable que vous discutiez avec son enseignant de stratégies à mettre en place afin qu’il puisse se sentir davantage en confiance dans les situations d’apprentissage scolaire qu’il expérimente.
À retenir
- La peur de l’erreur et de l’échec survient souvent à la suite d’une mauvaise évaluation.
- Dès 6 ans, l’enfant commence à comparer sa performance à celle des autres et peut développer la peur de décevoir ses parents.
- Pour aider l’enfant à mieux vivre avec ses erreurs et échecs, on peut discuter avec lui de sa journée et le faire verbaliser ses émotions.
- Souligner la fierté que l’on éprouve envers son enfant et lui raconter ses propres échecs sont d’autres stratégies pour l’aider.
Références
- Aboutkidshealth. Auto-efficacité : comment l’inculquer à l’enfant, 2014.
- COUTURE, N., et G. MARCOTTE. Extraordinaire MOI calme son anxiété de performance, Éditions Midi trente, 2014.
- DUCLOS, G., D. LAPORTE et J. ROSS. Besoins et défis des enfants : vivre en harmonie avec les enfants de 6 à 12 ans, Éditions Enfants Québec, 2009.
— Dernière mise à jour: 29 mai 2017